Ces derniers temps, le mot “chakra” est devenu assez familier. Ceux qui sont un peu plus immergés dans le sujet, parlent des blocages qui se produisent dans ces centres énergétiques, comment “débloquer” les chakras, etc. Ils sont associés à des glandes, des émotions, des couleurs, des sons, des formes, etc. spécifiques. Bien. Tout cela est bien beau, mais que savons-nous vraiment de l’origine de tout cela ? que disent les textes du Yoga ? comment sommes-nous arrivés au modèle que nous connaissons aujourd’hui ?
Voici un peu d’histoire :
Certains des textes les plus anciens qui mentionnent les chakras sont : Upanishads : Kshurika-Upanishad, Yoga Chudamani Upanishad et Shiva-Samhita. Dont seulement 6 chakras sont mentionnés, avec des couleurs très similaires les unes aux autres, variant entre le doré, l’orange et le rougeâtre. Dans ces textes, apparaissent les noms sanskrits de chaque chakra, tels que nous les connaissons aujourd’hui (muladhara, manipura, etc.).
Je vais maintenant apporter quelques précisions car il y a beaucoup de confusion sur ce sujet :
*Un point très important est d’être clair sur le but des chakras. Selon ces textes, en gros, ils expliquent qu’ils sont utilisés comme un modèle pour la NYĀSA
(installation de mantras et de divinités.) dans un but méditatif.
“Celui qui contemple toujours le lotus caché ajña, détruit tous les karmas de sa vie passée, sans aucune opposition”.
Shiva Samhita
* Le mantra actuellement associé à chaque chakra, et prétendu à tort être “le son du chakra”, est un Bijamantra, et correspond au son de chaque élément (Les Panchamahabhutas, éther, air, eau, feu, terre). Il n’est donc pas nécessaire d’être fixé pour faire vibrer un son dans un seul chakra, on peut méditer en voulant amener, par exemple, l’élément feu par son son (Ram) à la poitrine, pour transformer et illuminer cette zone. Il en va de même pour les figures associées aux chakras, elles sont des éléments, PAS des chakras.
Le modèle des chakras que nous connaissons aujourd’hui est un modèle étudié et délivré par certains érudits et chercheurs du mysticisme indien, mélangé à des idées issues de la psychologie occidentale, et de la doctrine théosophique. Nous ne pouvons oublier plusieurs “clairvoyants” qui ont décrit dans leurs livres comment ils ont observé les chakras, en incluant ces expériences subjectives comme un fait.
-Helena Blavatsky, à l’origine de la doctrine théosophique, en est un exemple. Elle était une érudite des anciennes cultures de l’Inde, une pionnière des arts occultes et mystiques de l’Occident. On trouve des mentions des chakras dans certains de ses livres, comme “La Doctrine secrète” (1888).
-À la fin du 19e siècle, Arthur Avalon (Sir John Woodroffe) affirmait que son livre (le pouvoir du serpent) était une traduction de deux textes sanskrits, le Sat-Chakra-Nirupana et le Padaka-panchaka, dans lesquels les chakras sont mentionnés.
Avalon a établi un lien entre les chakras et les glandes endocrines, et a pensé qu’en exerçant les chakras, certaines hormones seraient générées.
Plus tard, le théosophe ésotérique Charles Leadbeater a développé l’idée que les chakras étaient une allégorie utilisée par les yogis pour pratiquer une sorte d’auto-hypnose afin d’atteindre le Samadhi.
(on peut trouver cela dans son livre intitulé “Les chakras”)
Chakras et psychologie
Carl Jung, le célèbre psychologue de renom, s’est également intéressé à ces connaissances ésotériques de l’Orient. Il a établi un lien entre les archétypes et les chakras, un concept né de la tentative d’unir la conscience énergétique et le développement personnel.
“Cet enseignement des chakras ne doit pas être compris comme quelque chose de concret et de corporel comme les théosophes ont tendance à le faire aujourd’hui.
Ces centres ne sont pas des entités corporelles.
Quand on en parle, on fait “comme si” ils étaient situés quelque part dans le nombril, et ainsi de suite.”
~ Carl Jung, Kundalini Yoga, page 75.
Plus tard, nous continuerons à approfondir ce sujet très intéressant, mais en même temps quelque peu inconnu dans son origine et ses pratiques anciennes.